Pendons la crémaillère

Publié le par cassetoi-vlp

Je vous fais la lecture ?



Vous avez vu ? J'ai tout refait la déco. Bon, le gris, là ce n'est pas très gai, d'accord. Au moins c'est lisible et reposant pour les yeux. Pour l'instant c'est une première couche, pour la seconde je choisirai peut-être une autre couleur. Mais ce n'est pas facile, toutes les couleurs que j'aimerais sont trop intenses, avec des fonds de cette couleur on ne peut pas lire ce qui est écrit. J'ai la faiblesse de penser que cela a son importance, voyez-vous.

Par exemple, j'aime fort les rouges bien claquants. Et pas seulement sur les cravates de JLM, ho , il ne l'a pas inventé le rouge. Mais essayez de lire un texte sur fond rouge, au bout de deux lignes vous en avez déjà marre. Pour un slogan, très bien. Au-delà il ne faut même pas y penser. Alors le rouge, on peut, comment dire, le calmer un peu, le rendre plus fade, moins saturé, plus pâlot. C'est d'ailleurs ce que j'avais fait en emménageant ici. Et c'est ce que je ne supportais plus. Car il faut dire les choses comme elles sont, si on commence à mettre de l'eau dans son rouge, ça fait du rose. Pour le moins fâcheux par les temps qui courent, non ?

J'aime aussi les verts bien frais, quoique je le confesse, depuis moins longtemps. Et je trouve que les deux se marient très bien ensemble. Mais là aussi, essayez si vous ne me croyez pas, pour un fond c'est totalement impossible. Le noir des caractères contraste plutôt mieux sur du vert clair que sur du rouge sang, c'est entendu. Mais l'effet migraine se produit presque aussi vite. Et de nuit, un écran qui vous éclaire en vert, pour le teint, c'est une catastrophe naturelle. C'est le look genre « Je reviens de vacances à Fukushima. »

Bon, donc pour la seconde couche, la réflexion est en cours. Au moins c'est propre. Il y a aussi le petit bandeau, là tout en haut. Là je me suis lâché sur les couleurs, on ne peut pas passer sa vie dans la clandestinité. Ce blog n'est l'expression officielle de personne à part moi. N'empêche que j'ai mes sympathies, mes affiliations, et que je ne vois aucune raison de ne pas les assumer. Si vous ne voyez pas à quoi elles correspondent, faites un tour sur les sites des partis, pas ceux de droite, et vous serez tout de suite fixéEs.

Mais ce que je voulais surtout montrer c'est le cadre que j'ai accroché sur la droite, dans l'entrée. Celui où est écrit « Blogs 6.0, le réseau pour la 6° république, écosocialiste, citoyenne et solidaire. » C'est aussi une affiliation, dans le sens où il annonce l'adhésion à une charte. C'est un groupe de blogueurs (je n'ai pas encore pris l'habitude de dire « nous sommes ») qui estime que la Ve République n'a que trop duré.

Au premier abord on peut se demander quelle est l'urgence d'une nouvelle constitution. On peut se dire que les problèmes économiques sont autrement plus pressants, que l'appauvrissement généralisé, le chômage de masse, le délabrement des services publics et sociaux sont les vraies causes du mal-vivre. On aurait raison, et je me le dis aussi.

Au deuxième rabord (désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher), on peut accuser la mondialisation qui nous place désarmés en concurrence avec les salariés chinois. On peut accuser la Banque Centrale Européenne de sacrifier l'exportation et l'emploi pour protéger la rente. On peut voter contre les traités européens qui bloquent toutes les portes en position ouverte et égalisent les standards sociaux par le bas. On peut et on me trouvera d'accord. Et pour bien d'autres choses encore.

Et puis on peut se demander comment tout cela est possible. C'est déjà une preuve d'indépendance d'esprit, de se le demander. Si on se contente du discours prémâché du vingt heures et des grands journaux, on ne se pose même pas la question. On a l'impression que tout cela est tombé du ciel, et qu'il ne reste qu'à faire avec. Alors que non.

Tous ces phénomènes, absolument tous, ont été rendus possibles par des décisions politiques. Ils ont été provoqués ou acceptés à coups de signatures au bas de textes nationaux ou internationaux. Ces signatures ont été apposées par des gens qui sont nos représentants élus. À l'occasion, ils ne se sont même pas gênés pour s'asseoir sur nos votes et ratifier en 2005 le traité constitutionnel dont nous n'avions pas voulu. Et vous savez quoi ? Ils ne sont même pas en prison. Ou alors pas pour ça.

Mais non, je ne veux pas envoyer toute la classe politique en prison. Ça, c'est le discours du FN ! Non, ce que j'entends par là c'est que tout cela était légal. Le président avait parfaitement le droit de renégocier un traité semblable à celui que nous avions refusé. Il n'était pas du tout obligé d'organiser un referendum pour le ratifier. Il pouvait légalement couper les deux bras de la souverainteté populaire sur l'économie nationale, de son propre chef.

Il était aussi autorisé (et son successeur après lui) à nommer tout un tas de gens sans demander l'avis de personne. C'est à dire des copains qui lui seraient encore plus fidèles après ce joli cadeau. Un exemple ? Allez, juste un : la présidence du CSA, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. L'instance qui est supposée surveiller les médias. Broutille... Je reconnais que le CSA n'a pas actuellement le pouvoir de faire grand-chose contre les dérives médiatiques. Comme organe de contrôle, c'est faiblard. Mais c'est tout ce que nous avons, et souvent le pauvre tient beaucoup au peu qu'il a, vous avez remarqué ?

Des raisons de changer la constitution, il y en aurait bien d'autres, à commencer par la manière dont elle a été adoptée. Mais je ne vais pas détailler tout de suite, car sinon ce n'est plus un blog, c'est un livre. Et alors il faut trouver quelqu'un pour l'écrire et des gens pour le lire.

Donc, voilà le beau défi qui se profile à l'horizon : persuader les foules enthousiastes que non seulement il est important de reprendre nos institutions de A à Z, mais qu'il est intéressant d'en discuter et d'y réfléchir, en attendant de s'y impliquer le moment venu. Pour que la prochaine mouture soit réellement démocratique et qu'elle défende l'intérêt général.

Même pas peur.

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